
Juste devant le Lacustre dont la terrasse était encore bondée, pris d’une inspiration subite, Thomas eut un trait de génie. Il se mit à hurler:
– Dieu arrive, Dieu arrive !
Complètement désarçonnés les deux sbires pilèrent sur place, ce qui libéra leur prisonnier. Il ne perdit pas une seconde et prit ses jambes à son cou. Il piqua vers la terrasse, se faufila entre les tables, toujours hurlant sa prophétie, comme un illuminé. Les gens le regardaient passer, mi-amusés, mi-effrayés.
Pris au dépourvu, les deux sbires tardèrent à réagir. Thomas vit leur hésitation. Il avisa le coin de la terrasse, et tourna derrière le bâtiment.
Alors, les sbires se précipitèrent en contournant les tables des dineurs. Mais le fuyard avait pris de l’avance. Il sauta par dessus un buisson qui protégeait la piste cyclable, enjamba un parapet et atterrit sur la rampe de sortie du parking qu’il descendit sans ralentir. Il fonça à l’intérieur, tourna sur la droite. Il entendait les autres qui s’interpellaient :
– Par-là !
– Non, par-là !